Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/58

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moins[1] : c’est ce qui a donné lieu au conte des quatre marchands qui viennent en foire vendre de la beauté, de la naissance, des dignités, et de l’esprit, et qui trouvent tous le débit de leur marchandise, à l’excep-

  1. Quelle présomption, disent les gens médiocres, que celle de ceux qu’on appelle les gens d’esprit ! quelle supériorité ne se croient-ils pas sur les autres hommes ! Mais, leur répondroit-on, le cerf qui se vanteroit d’être le plus vîte des cerfs seroit sans doute un orgueilleux ; mais, sans blesser la modestie, il pourroit pourtant dire qu’il court mieux que la tortue. Vous êtes la tortue. Vous n’avez ni lu ni médité ; comment pourriez-vous avoir autant d’esprit qu’un homme qui s’est donné beaucoup de peine pour acquérir des connoissances ? Vous l’accusez de présomption ; et c’est vous qui, sans étude et sans réflexion, voulez marcher son égal. À votre avis, qui des deux est présomptueux ?