Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/97

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n’ont pour y puiser que le seau des Danaïdes ; que les découvertes de leur esprit sont douteuses, mais que les agrémens du sien sont certains.

C’est par de tels discours que ces trois hommes se prouveroient réciproquement le peu de cas qu’ils font les uns des autres ; et si dans une pareille contestation ils prenoient un politique pour arbitre, Apprenez, leur diroit-il à tous, que les sciences et les arts ne sont que de sérieuses bagatelles, et de difficiles frivolités. L’on s’y peut appliquer dans l’enfance pour donner plus d’exercice à son esprit ; mais c’est uniquement la connoissance des intérêts des peuples qui doit occuper la tête d’un homme fait et sensé ; tout autre objet est petit, et tout ce qui est petit est méprisable. D’où il concluroit que lui seul est digne de l’admiration universelle.