Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/111

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imbécille ; que la morale en démontrât la nécessité, et que l’étude de

    vre. Il dit plus haut, p. 830, que, pour faire adopter ses opinions, le diable, pere du mensonge, a besoin de haches et de cognées : mais le Sauveur est la douceur même : il frappe ; si on ouvre, il entre ; si on le refuse, il se retire. Ce n’est point avec des épées, des dards, des prisons, des soldats, et enfin à main armée, qu’on enseigne la vérité, mais par la voix de la persuasion.

    On n’a réellement recours à la force qu’au défaut de raisons. Qu’un homme nie que les trois angles d’un triangle sont égaux à deux droits, on en rit, on ne le persécute point. Le feu et les gibets ont souvent servi d’arguments aux théologiens ; ils ont à cet égard donné prise sur eux aux hérétiques et aux incrédules. Jésus-Christ ne faisoit violence à personne ; il disoit seulement : Voulez-vous me suivre ? L’intérêt n’a pas toujours permis à ses ministres d’imiter sa modération.