Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/156

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magnificence rude et grossiere que la nature met dans tous ses ouvrages, est infiniment supérieur au plaisir qui résulte de la justesse des proportions ?

Pour s’en convaincre, qu’un homme monte la nuit sur une montagne pour y contempler le firmament : quel est le charme qui l’y attire ? Est-ce la symmétrie agréable dans laquelle les astres sont rangés ? Mais ici, dans la voie lactée, ce sont des soleils sans nombre, amoncelés sans ordre les uns sur les autres ; là ce sont de vastes déserts. Quelle est donc la source de ses plaisirs ? l’immensité même du ciel. En effet quelle idée se former de cette immensité, lorsque des mondes enflammés ne paroissent que des points lumineux semés çà et là dans les plaines de l’éther, lorsque des soleils plus avant engagés dans les profondeurs