Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/167

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J’avoue qu’on ne peut d’abord considérer la grande inégalité d’esprit des hommes sans admettre entre les esprits la même différence qu’entre les corps, dont les uns sont foibles et délicats, lorsque les autres sont forts et robustes. Qui pourroit, dira-t-on, à cet égard occasionner des différences dans la maniere uniforme dont la nature opere ?

Ce raisonnement, il est vrai, n’est fondé que sur une analogie. Il est assez semblable à celui des astronomes qui concluroient que le globe de la lune est habité, parcequ’il est composé d’une matiere à-peu-près pareille au globe de la terre.

Quelque foible que ce raisonnement soit en lui-même, il doit cependant paroître démonstratif ; car enfin, dira-t-on, à quelle cause attribuer la grande inégalité d’esprit qu’on