Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

philosophe ; ce fut ensuite sa vanité, mise en action par ce coup du hasard, qui l’obligea à faire de cet effet naturel l’objet de ses méditations, jusqu’à ce qu’enfin il eût, par la découverte du principe de la pesanteur de l’air, trouvé la solution de ce problême.

Dans un moment où l’ame paisible de Newton n’étoit occupée d’aucune affaire, agitée d’aucune passion, c’est pareillement le hasard qui, l’attirant sous une allée de pommiers, détacha quelques fruits de leurs branches, et donna à ce philosophe la premiere idée de son systême. C’est réellement de ce fait qu’il partit pour examiner si la lune ne gravitoit pas vers la terre avec la même force que les corps tombent sur sa surface. C’est donc au hasard que les grands génies ont dû souvent les idées les plus heureuses. Combien de gens d’esprit restent con-