Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je ne m’arrêterai pas davantage à considérer ces siecles grossiers, où tous les hommes, superstitieux et braves, ne s’amusoient que des contes des moines, et des hauts faits de la chevalerie. L’ignorance et la simplicité sont toujours monotones. Avant le renouvellement de la philosophie, les auteurs, quoique nés dans des siecles différents, écrivoient tous sur le même ton. Ce qu’on appelle le goût suppose connoissance. Il n’est point de goût, ni par conséquent de révolutions de goût, chez des peuples en-

    Sophiste aussy aigu que les fesses d’un moine.
    Mais il est si meschant, pour n’estre que chanoine,
    Qu’auprès de luy sont saincts le diable et les damnés.
    Si se fourrer par-tout à gloire il le répute,
    Pourquoy dedans Poissy n’est-il à la dispute ?
    Il dit qu’à grand regret il en est éloigné ;
    Car Beze il eust vaincu, tant il est habile homme.
    Pourquoy donc n’y est-il ? Il est embesoigné
    Après les fondements pour rebastir Sodome.