Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/21

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que de vivre à pot et à cuiller avec des filles, et jouer au glic ? Et vous, messieurs les gros abbés, avec vos bénéfices, qui nourrissez chevaux, chiens et filles, demandez à S. Étienne s’il a eu paradis pour mener une telle vie, faisant grande chere, étant toujours parmi les festins et banquets, et donnant les biens de l’église et du crucifix aux filles de joie[1]. »

  1. Ce Maillard, qui déclamoit de cette maniere contre le clergé, n’étoit pas lui-même exempt des vices qu’il reprochait à ses confreres. On l’appeloit le docteur gomorrhéen. On avoit fait contre lui cette épigramme, qui me paroît assez bien tournée pour le temps :
    Nostre maistre Maillard tout par-tout met le nez,
    Tantost va chez le roy, tantost va chez la royne ;
    Il fait tout, il sçait tout, et à rien n’est idoine ;
    Il est grand orateur, poëte des mieux nés,
    Juge si bon qu’au feu mille en a condamnés,