Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/229

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nation contre un autre particulier, le traité en doit être d’autant moins sacré que l’exécution en est plus incertaine.

C’est lorsque mon esprit a percé jusqu’à cette derniere idée que je découvre la solution du problême de morale que je m’étois proposé. Alors je sens que l’infraction des traités, et cette espece de brigandage entre les nations, doit, comme le prouve le passé, garant en ceci de l’avenir, subsister jusqu’à ce que tous les peuples, ou du moins le plus grand nombre d’entre eux, aient fait des conventions générales ; jusqu’à ce que les nations, conformément au projet de Henri IV ou de l’abbé de S.-Pierre, se soient réciproquement garanti leurs possessions, se soient engagées à s’armer contre le peuple qui voudroit en assujettir un autre, et qu’enfin le hasard ait mis une telle dis-