Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sion de l’or est presque toujours regardée comme le premier mérite. Que de gens riches, enorgueillis par les hommages universels, se croient supérieurs à l’homme de talent[1], se

  1. Séduits par leur propre vanité et les éloges de mille flatteurs, les plus médiocres d’entre eux se croient du moins fort au dessus de quiconque n’est pas supérieur en son genre. Ils ne sentent pas qu’il en est des gens d’esprit comme des coureurs : Un tel, disent-ils entre eux, ne court pas ; cependant ce n’est ni l’impotent ni l’homme ordinaire qui l’atteindront à la course.

    Si l’on se tait sur la médiocrité d’esprit de la plupart de ces gens si vains de leurs richesses, c’est qu’on ne songe pas même à les citer. Le silence sur notre compte est toujours un mauvais signe ; c’est qu’on n’a point à se venger de notre supériorité. On dit peu de mal de ceux qui ne méritent pas d’éloge.