Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/6

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tement sentir cette vérité, peut-être faut-il comparer l’esprit des siecles d’ignorance à l’esprit de notre siecle. Arrêtons-nous un moment à cet examen.

Comme les ecclésiastiques étoient alors les seuls qui sussent écrire, je ne peux tirer mes exemples que de leurs ouvrages et de leurs sermons. Qui les lira n’appercevra pas moins de différence entre ceux de Menot[1]

  1. Dans un des sermons de ce Menot il s’agit de la promesse du Messie. « Dieu, dit-il, avoit, de toute éternité, déterminé l’incarnation et le salut du genre humain ; mais il vouloit que de grands personnages, tels que les saints peres, le demandassent. Adam, Enos, Enoch, Mathusalem, Lamech, Noé, après l’avoir inutilement sollicité, s’aviserent de lui envoyer des ambassadeurs. Le premier fut Moïse ; le second, David ;