Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/76

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Qu’on jette les yeux de toutes parts, tout est plein de ces injustices. Chaque nation, convaincue qu’elle seule possede la sagesse, prend toutes les autres pour folles, et ressemble assez au Marilanais[1] qui, persuadé que sa langue est la seule de l’univers, en conclut que les autres hommes ne savent pas parler.

S’il descendoit du ciel un sage qui dans sa conduite ne consultât que les lumieres de la raison, ce sage passeroit universellement pour fou. Il seroit, dit Socrate, vis-à-vis des autres hommes comme un médecin que des pâtissiers accuseroient, devant un tribunal d’enfants, d’avoir défendu les pâtés et les tartelettes, et qui sûrement

    excellent empereur et un vaillant guerrier.

  1. Voyages de la compagnie des Indes hollandaises.