Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/124

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charme de la conversation d’un ami ? Au plaisir d’y parler de soi. La fortune nous a-t-elle placés dans un état honnête ? on s’entretient avec son ami des moyens d’accroître ses biens, ses honneurs, son crédit et sa réputation. Est-on dans la misere ? on cherche avec ce même ami les moyens de se soustraire à l’indigence, et son entretien nous épargne du moins dans le malheur l’ennui des conversations indifférentes. C’est donc toujours de ses peines ou de ses plaisirs dont on parle à son ami. Or, s’il n’est de vrais plaisirs et de vraies peines, comme je l’ai prouvé plus haut, que les plaisirs et les peines physiques ; si les moyens de se les procurer ne sont que des plaisirs d’espérance qui supposent l’existence des premiers, et qui n’en sont, pour ainsi dire, qu’une conséquence ; il s’ensuit que