Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/135

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des sens peuvent nous inspirer toute espece de passions, de sentiments et de vertus. C’est pourquoi, sans avoir recours à des siecles ou des pays éloignés, je citerai pour derniere preuve de cette vérité ces siecles de chevalerie où les femmes enseignoient à-la-fois aux apprentifs chevaliers l’art d’aimer et le catéchisme.

Si dans ces temps, comme le remarque Machiavel, et lors de leur descente en Italie, les Français parurent si courageux et si terribles à la postérité des Romains, c’est qu’ils étoient animés de la plus grande valeur. Comment ne l’eussent-ils pas été ? Les femmes, ajoute cet historien, n’accordoient leurs faveurs qu’aux plus vaillants d’entre eux. Pour juger du mérite d’un amant, et de sa tendresse, les preuves qu’elles exigeoient, c’étoit de faire des prisonniers à la