Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sa vertu qu’après avoir découvert, par un examen scrupuleux, le nombre et les degrés de peines qu’une passion telle que l’amour de la justice ou la gloire peuvent nous faire supporter. Celui pour qui l’estime est tout et la vie n’est rien subira, comme Socrate, plutôt la mort que de demander lâchement la vie. Celui qui devient l’ame d’un état républicain, que l’orgueil et la gloire rendent passionné pour le bien public, préfere, comme Caton, la mort à l’humiliation de voir lui et sa patrie asservis à une autorité arbitraire. Mais de telles actions sont l’effet du plus grand amour pour la gloire. C’est à ce dernier terme qu’atteignent les plus fortes passions, et à ce même terme que la nature a posé les bornes de la vertu humaine.

En vain voudroit-on se le dissimu-