Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/174

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cieux ; il desire d’améliorer sa condition. Qu’alors un homme hardi et courageux le flatte de cet espoir, et lui promette le pillage de quelques grandes villes : un tel homme, comme le prouve toute l’histoire, suffit pour faire une révolution ; révolution toujours rapidement suivie d’une seconde, puisque, dans les états despotiques, comme le remarque l’illustre président de Montesquieu, sans détruire la tyrannie, on massacre souvent les tyrans. Lorsqu’une fois le soldat a connu sa force, il n’est plus possible de le contenir. Je puis citer à ce sujet tous les empereurs romains proscrits par les prétoriens pour avoir voulu affranchir la patrie de la tyrannie des soldats et rétablir l’ancienne discipline dans les armées.

Pour commander à des esclaves, le despote est donc forcé d’obéir à des