Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/190

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du public, conserveroient à la république des lettres des critiques si nécessaires au progrès des arts et des sciences. Or comment exiger tant de générosité de la part du visir ?

« Il est, dit Balzac, peu de ministres assez généreux pour preférer les louanges de la clémence, qui durent aussi long-temps que les races conservées, au plaisir que donne la vengeance, et qui cependant passe aussi vîte que le coup de hache qui abat une tête ». Peu de visirs sont dignes de l’éloge donné dans Séthos à la reine Nephté, lorsque les prêtres, en prononçant son panégyrique, disent, « Elle a pardonné comme les dieux, avec plein pouvoir de punir. »

Le puissant sera toujours injuste et vindicatif. M. de Vendôme disoit plaisamment à ce sujet que, dans la