Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/196

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et récompense, où l’on n’obéit qu’à la loi, l’homme vertueux, toujours en sûreté, y contracte une hardiesse et une fermeté d’ame qui s’affoiblit nécessairement dans les pays despotiques, où sa vie, ses biens et sa liberté dépendent du caprice et de la volonté arbitraire d’un seul homme[1]. Dans ces pays, il seroit aussi insensé d’être vertueux qu’il eût été fou de ne

  1. On ne verra point en Turquie, comme en Écosse, la loi punir dans le souverain l’injustice commise envers un sujet. À l’avènement de Malicorne au trône d’Écosse, un seigneur lui présente la patente de ses privileges, le priant de les confirmer. Le roi la prend, et la déchire. Le seigneur s’en plaint au parlement ; et le parlement ordonne que le roi, assis sur son trône, sera tenu, en présence de toute sa cour, de recoudre avec du fil et une aiguille la patente de ce seigneur.