Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/198

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cilité d’un visir se trouvant, comme je l’ai dit plus haut, toujours revêtue de la puissance nécessaire pour condamner le mérite aux plus grands supplices, cet homme sera d’autant plus promptement livré aux muets qu’il sera plus ami du bien public et de la vertu.

Si Néron forçoit au théâtre les applaudissements des spectateurs, plus barbares encore que Néron, les visirs exigent les éloges de ceux-là même qu’ils surchargent d’impôts et qu’ils maltraitent. Ils sont semblables à Tibere. Sous son regne, on traitoit de factieux jusqu’aux cris, jusqu’aux soupirs des infortunés qu’on opprimoit, parce que tout est criminel, dit Suétone, sous un prince qui se sent toujours coupable.

Il n’est point de visir qui ne voulût réduire les hommes à la condition de