Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/218

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crainte que le despotisme leur avoit fait contracter ? Comment des hommes abrutis, sans élévation dans l’ame, habitués à fouler les foibles, à ramper devant les puissants, n’eussent-ils pas cédé à la magnanimité, à la politique, au courage des Romains, et ne se fussent-ils pas montrés également lâches et dans le conseil et dans le combat ?

Si les Égyptiens, dit à ce sujet Plutarque, furent successivement esclaves de toutes les nations, c’est qu’ils furent soumis au despotisme le plus dur : aussi ne donnerent-ils presque jamais que des preuves de lâcheté. Lorsque le roi Cléomene, chassé de Sparte, réfugié en Égypte, emprisonné par l’intrigue d’un ministre nommé Sobisius, eut massacré sa garde et rompu ses fers, le prince se présente dans les rues d’Alexandrie ; mais vai-