Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/221

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retentissent de concerts aériens, et le peuple ailé du ciel vole jusques sur la cime des chênes pour y chanter le retour du soleil. « Ô temps heureux, s’écrie Tacite sous le regne de Trajan, où l’on n’obéit qu’aux lois, où l’on peut penser librement, et dire librement ce qu’on pense ; où l’on voit tous les cœurs voler au devant du prince, où sa vue seule est un bienfait ! »

Toutefois l’éclat que jettent de pareilles nations est toujours de peu de durée. Si quelquefois elles atteignent au plus haut degré de puissance et de gloire, et s’illustrent par des succès en tout genre, ces succès, attachés, comme je viens de le dire, à la sagesse des rois qui les gouvernoient, et non à la forme de leur gouvernement, ont toujours été aussi passagers que brillants. La force de pareils états, quelque