Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/239

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paroît avec Annibal. L’esprit de commerce y détruit nécessairement l’esprit de force et de courage. « Les peuples riches, dit ce même Balzac, se gouvernent par les discours de la raison, qui conclut à l’utile, et non selon l’institution morale, qui se propose l’honnête et le hasardeux. »

Le courage vertueux ne se conserve que chez les nations pauvres. De tous les peuples, les Scythes étoient peut-être les seuls qui chantassent des hymnes en l’honneur des dieux, sans jamais leur demander aucune grace ; persuadés, disoient-ils, que rien ne manque à l’homme de courage. Soumis à des chefs dont le pouvoir étoit assez étendu, ils étoient indépendants, parce qu’ils cessoient d’obéir au chef lorsqu’il cessoit d’obéir aux lois. Il n’en est pas des nations riches comme de ces Scythes, qui n’avoient d’autre