Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/244

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rois ». « Rien de plus ferme et de plus vertueux, dit Ciceron, que le caractere des premiers sages de la Grece : aucun péril ne les effrayoit, aucun obstacle ne les décourageoit, aucune considération ne les retenoit, et ne leur faisoit sacrifier la vérité aux volontés absolues des princes ». Mais ces philosophes étoient nés dans un pays pauvre : aussi leurs successeurs ne conserverent-ils pas toujours les mêmes vertus. On reproche à ceux d’Alexandrie d’avoir eu trop de complaisance pour les princes leurs bienfaiteurs, et d’avoir acheté par des bassesses le tranquille loisir dont ces princes les laissoient jouir. C’est à ce sujet que Plutarque s’écrie : « Quel spectacle plus avilissant pour l’humanité que de voir des sages prostituer leurs éloges aux gens en place ? Faut-il que les