Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/269

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dans un lointain plus confus. Aussi ces furieux Safriens vouloient-ils purger la terre de ses erreurs, éclairer ou exterminer les nations, qui, disoient-ils, à leur aspect devoient, frappées de terreur ou de lumiere, se détacher de leurs préjugés ou de leurs opinions aussi promptement que la fleche se détache de l’arc dont elle est décochée.

Ce que je dis des Arabes et des Safriens peut s’appliquer à toutes les nations mues par le ressort des religions ; c’est en ce genre l’égal degré de crédulité qui chez tous les peuples produit l’équilibre de leur passion et de leur courage.

À l’égard des passions d’une autre espece, c’est encore le degré inégal de leur force, toujours occasionné par la diversité des gouvernements et des positions des peuples, qui, dans