dans le trésor public. Or, comme cette vue ne satisferoit pas sa passion, il faut que l’avare, de quelque espece qu’il soit, ou desire les richesses comme l’échange de tous les plaisirs, ou comme l’exemption de toutes les peines attachées à l’indigence.
Ce principe posé, je dis que l’homme n’étant, par sa nature, sensible qu’aux plaisirs des sens, ces plaisirs, par conséquent, sont l’unique objet de ses desirs. La passion du luxe, de la magnificence dans les équipages, les fêtes et les emmeublements, est donc une passion factice, nécessairement produite par les besoins physiques ou de l’amour ou de la table. En effet, quels plaisirs réels ce luxe et cette magnificence procureroient-ils à l’avare voluptueux, s’il ne les considéroit comme un moyen, ou de plaire aux femmes, s’il les aime, et d’en