Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/65

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sceptre de fer de la Perse la préférence sur celui de l’Angleterre. Qui doute cependant qu’aux yeux d’un homme honnête le dernier ne parût le plus desirable, et qu’ayant à choisir entre ces deux couronnes un homme vertueux ne se déterminât en faveur de celle où le roi, borné dans son pouvoir, se trouve dans l’heureuse impuissance de nuire à ses sujets ? S’il n’est cependant presque aucun ambitieux qui n’aimât mieux commander au peuple esclave des Persans qu’au peuple libre des Anglais, c’est qu’une autorité plus absolue sur les hommes les rend plus attentifs à nous plaire ; c’est qu’instruits par un instinct secret, mais sûr, on sait que la crainte rend toujours plus d’hommages que l’amour ; que les tyrans, du moins de leur vivant, ont presque toujours été plus honorés que les bons rois ; c’est