Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/70

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droient de plus faire fortune en un jour, et la paresse leur inspire ce desir. Or la guerre, qui promet le pillage des villes au soldat et des honneurs à l’officier, flatte à cet égard et leur paresse et leur impatience. Les hommes doivent donc supporter plus volontiers les fatigues de la guerre que les travaux de l’agriculture[1], qui ne leur promet des richesses que dans un avenir éloigné. Aussi les anciens Germains, les Tartares, les habitants des côtes d’Afrique, et les Arabes, ont-ils toujours été plus adonnés au vol et à la piraterie qu’à la culture des terres.

  1. « Le repos, dit Tacite, est pour les Germains un état violent : ils soupirent sans cesse après la guerre ; ils s’y font un nom en peu du temps ; ils aiment mieux combattre que labourer. »