Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/80

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sont des suites nécessaires de l’amour des femmes et de l’envie de leur plaire ; le desir même qu’on a d’en imposer aux hommes par les richesses ou les dignités n’est qu’un nouveau moyen de les séduire. Supposons donc qu’un homme né sans bien, mais avide des plaisirs de l’amour, ait vu les femmes se rendre d’autant plus facilement aux desirs d’un amant, que cet amant, plus élevé en dignité, fait réfléchir plus de considération sur elles ; qu’excité par la passion des femmes à celle de l’ambition, l’homme dont je parle aspire au poste de général ou de premier ministre ; il doit, pour monter à ces places, s’occuper tout entier du soin d’acquérir des talents ou de faire des intrigues. Or le genre de vie propre à former, soit un habile intrigant, soit un homme de mérite, est entièrement opposé