Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/94

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C’est la raison pour laquelle, indifférent à l’admiration d’un peuple avec lequel on n’auroit aucune relation, il est peu de Français qui fussent fort touchés de l’estime qu’auroient pour eux les habitants du grand Tibet. S’il est des hommes qui voudroient envahir l’estime universelle, et qui seroient même jaloux de l’estime des terres australes, ce desir n’est pas l’effet d’un plus grand amour pour l’estime, mais seulement de l’habitude qu’ils ont d’unir l’idée d’un plus grand bonheur à l’idée d’une plus grande estime[1].

La derniere et la plus forte preuve

  1. Les hommes sont habitués, par les principes d’une bonne éducation, à confondre l’idée de bonheur avec l’idée d’estime ; mais, sous le nom d’estime, ils ne desirent réellement que les avantages qu’elle procure.