Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/96

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titude du public à remplir ces engagements tacites que dépend, dans tous les siecles et tous les pays, l’abondance ou la rareté des grands hommes.

Nous n’aimons donc pas l’estime pour l’estime, mais uniquement pour les avantages qu’elle procure. En vain voudroit-on s’armer, contre cette conclusion, de l’exemple de Curtius : un fait presque unique ne prouve rien contre des principes appuyés sur les expériences les plus multipliées ; sur-tout lorsque ce même fait peut s’attribuer à d’autres principes et s’expliquer naturellement par d’autres causes.

Pour former un Curtius, il suffit qu’un homme, fatigué de la vie, se trouve dans la malheureuse disposition de corps qui détermine tant d’Anglais au suicide ; ou que, dans