mine l’instant dans lequel ils doivent naître pour faire époque et recevoir le nom de génie ; quelle influence plus grande encore ce même hasard n’a-t-il pas sur la réputation des hommes d’état !
César et Mahomet ont rempli la terre de leur renommée. Le dernier est, dans la moitié de l’univers, respecté comme l’ami de Dieu ; dans l’autre, il est honoré comme un grand génie : cependant ce Mahomet, simple courtier d’Arabie, sans lettres, sans éducation, et dupe lui-même en partie du fanatisme qu’il inspiroit, avoit été forcé, pour composer le médiocre et ridicule ouvrage nommé Al-Koran, d’avoir recours à quelques moines grecs. Or comment dans un tel homme ne pas reconnoître l’ouvrage du hasard, qui le place dans le temps et les circonstances où