devoit s’opérer la révolution à laquelle cet homme hardi ne fit guere que prêter son nom ?
Qui doute que ce même hasard, si favorable à Mahomet, n’ait aussi contribué à la gloire de César ? Non que je prétende rien retrancher des louanges dues à ce héros : mais enfin Sylla avoit comme lui asservi les Romains. Les faits de guerre ne sont jamais assez circonstanciés dans l’histoire pour juger si César étoit réellement supérieur à Sertorius ou à quelque autre capitaine semblable. S’il est le seul des Romains qu’on ait comparé au vainqueur de Darius, c’est que tous deux asservirent un grand nombre de nations. Si la gloire de César a terni celle de presque tous les grands capitaines de la république, c’est qu’il jeta par ses victoires les fondements du trône qu’Auguste af-