Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/133

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lorsque, plein de son enthousiasme,

    pecte sa vertu ; mais, ne pouvant se priver entièrement de sa vue, il se place à quelque distance d’elle : c’est de là qu’ils se dardent réciproquement des regards enflammés, dont l’influence est telle que la fille conçoit et enfante sans perdre sa virginité. Pour subvenir à la nourriture des nouveaux habitants de la terre, le mandarin fait retirer les eaux ; il creuse les vallées, éleve les montagnes, et vit parmi les hommes, jusqu’à ce qu’enfin, lassé du séjour de la terre, il vole vers le ciel : mais les portes lui en sont fermées, et ne se rouvrent qu’après qu’il a sur le monde terrestre subi une longue et rude pénitence. Tel est au royaume de Lao le tableau poétique que l’imagination nous fait de la génération des êtres ; tableau dont la composition variée a chez les différents peuples été plus ou moins grande ou bizarre, mais toujours donnée par l’imagination.