Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/134

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il dit : « Au commencement étoient le chaos, le noir Érebe et le Tartare. Les temps n’existoient point encore, lorsque la Nuit éternelle, qui, sur des ailes étendues et pesantes, parcourait les immenses plaines de l’espace, s’abat tout-à-coup sur l’Érebe : elle y dépose un œuf ; l’Érebe le reçoit dans son sein, le féconde : l’Amour en sort. Il s’élève sur des ailes dorées, il s’unit au Chaos : cette union donne l’être aux cieux, à la terre, aux dieux immortels, aux hommes et aux animaux. Déjà Vénus, conçue dans le sein des mers, s’est élevée sur la surface des eaux ; tous les corps animés s’arrêtent pour la contempler ; les mouvements que l’Amour avoit vaguement imprimés dans toute la nature se dirigent vers la beauté. Pour la premiere