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fois l’ordre, l’équilibre, et le dessein, sont connus à l’univers. ».

Voilà, dans le premier siecle de la Grece, de quelle maniere l’imagination construisit le palais du monde. Maintenant, plus sage dans ses conceptions, c’est par la connoissance de l’histoire présente de la terre qu’elle s’éleve à la connoissance de sa formation. Instruite par une infinité d’erreurs, elle ne marche plus, dans l’explication des phénomenes de la nature, qu’à la suite de l’expérience ; elle ne s’abandonne à elle-même que dans les descriptions et les tableaux.

C’est alors qu’elle peut créer ces êtres et ces lieux nouveaux que la poésie, par la précision de ses tours, la magnificence de l’expression, et la propriété des mots, rend visibles aux yeux des lecteurs.

S’agit-il de peintures hardies ? l’imagi-