Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/143

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précipite pas dans de plus grands dangers que ceux qu’on veut éviter, si notre peur calcule et raisonne, notre peur est foible, et l’on ne sera jamais cité comme un homme peureux. Ce que je dis du sentiment de la peur, je le dis également de celui de l’amour et de l’ambition.

Ce n’est qu’à des passions bien déterminées que l’homme doit ces mouvements fougueux et ces accès auxquels on donne le nom de sentiment.

On est animé de ces passions lorsqu’un desir seul regne dans notre ame, y commande impérieusement à des desirs subordonnés. Quiconque cede successivement à des desirs différents se trompe s’il se croit passionné ; il prend en lui des goûts pour des passions.

Le despotisme, si je l’ose dire, d’un desir auquel tous les autres sont