Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/166

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cultés, et plus de cette hardiesse de caractere qui se fraie des routes nouvelles.

Telle est la différence entre le génie et l’esprit, et l’idée générale qu’on doit attacher à ce mot esprit.

Cette différence établie, je dois observer que nous sommes forcés par la disette de la langue à prendre cette expression dans mille acceptions différentes, qu’on ne distingue entre elles que par les épithetes qu’on unit au mot esprit. Ces épithetes, toujours données par le lecteur ou le spectateur, sont toujours relatives à l’impression que fait sur lui certain genre d’idées.

Si l’on a tant de fois, et peut être sans succès, traité ce même sujet, c’est qu’on n’a point considéré l’esprit sous ce même point de vue ; c’est qu’on a pris pour des qualités réelles et distinctes les épithetes de fin, de fort,