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ces dont le concours est absolument nécessaire pour former des hommes illustres en quelque genre que ce soit, et l’on avouera que les hommes sont si rarement placés dans ce concours heureux de circonstances, que les génies du premier ordre doivent être en effet aussi rares qu’ils le sont.

Supposons en France seize millions d’ames douées de la plus grande disposition à l’esprit ; supposons dans le gouvernement un desir vif de mettre ces dispositions en valeur : si, comme l’expérience le prouve, les livres, les hommes, et les secours propres à développer en nous ces dispositions, ne se trouvent que dans une ville opulente, c’est par conséquent dans les huit cent mille ames qui vivent ou qui ont long-temps vécu à Paris[1] qu’on

  1. Qu’on parcoure la liste des grands