Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/20

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doit chercher et qu’on peut trouver des hommes supérieurs dans les différents genres de sciences et d’arts. Or, de ces huit cent mille ames, si d’abord on en supprime la moitié, c’est-à-dire les femmes, dont l’éducation et la vie s’opposent au progrès qu’elles pourroient faire dans les sciences et les arts ; qu’on en retranche encore les enfants, les vieillards, les artisans,

    hommes, on verra que les Moliere, les Quinault, les Corneille, les Condé, les Pascal, les Fontenelle, les Malebranche, etc., ont, pour perfectionner leurs esprit, eu besoin du secours de la capitale ; que les talents campagnards sont toujours condamnés à la médiocrité ; et que les muses, qui recherchent avec tant d’empressement les bois, les fontaines et les prairies, ne seroient que des villageoises si elles ne prenoient de temps en temps l’air des grandes villes.