Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/191

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La découverte de la boussole est sans contredit plus généralement utile à l’humanité que la découverte d’une conjuration ; mais cette derniere découverte est infiniment plus intéressante pour la nation chez laquelle on conjure.

L’idée du fort une fois déterminée, j’observerai que les hommes ne pouvant se communiquer leurs idées que par des mots, si la force de l’expression ne répond pas à celle de la pensée, quelque forte que soit cette pensée, elle paroîtra toujours foible, du moins à ceux qui ne sont point doués de cette vigueur d’esprit qui supplée à la foiblesse de l’expression.

Or, pour rendre fortement une pensée, il faut, 1°. l’exprimer d’une maniere nette et précise : toute idée rendue par une expression louche est un objet apperçu à travers un brouil-