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lard ; l’impression n’en est point assez distincte pour être forte ; 2.o il faut que cette pensée, s’il est possible, soit revêtue d’une image, et que l’image soit exactement calquée sur la pensée.

En effet, si toutes nos idées sont un effet de nos sensations, c’est donc par les sens qu’il faut transmettre nos idées aux autres hommes ; il faut donc, comme j’ai dit dans le chapitre de l’imagination, parler aux yeux pour se faire entendre à l’esprit.

Pour nous frapper fortement, ce n’est pas même assez qu’une image soit juste et exactement calquée sur une idée, il faut encore qu’elle soit grande sans être gigantesque[1] : telle

  1. L’excessive grandeur d’une image la rend quelquefois ridicule. Quand le Psalmiste dit que les montagnes sautent comme des béliers, cette grande image ne fait sur nous que peu d’effet,