Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/21

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les manœuvres, les domestiques, les moines, les soldats, les marchands, et généralement tous ceux qui, par leur état, leurs dignités, leurs richesses, sont assujettis à des devoirs ou livrés à des plaisirs qui remplissent une partie de leur journée ; si l’on ne considere enfin que le petit nombre de ceux qui, placés dès leur jeunesse dans cet état de médiocrité où l’on n’éprouve d’autre peine que celle de ne pouvoir soulager tous les malheureux, où d’ailleurs on peut sans inquiétude se livrer tout entier à l’étude et à la méditation : il est certain que ce nombre ne peut excéder celui de six mille ; que de ces six mille il n’en est pas six cents d’animés du desir de s’instruire ; que de ces six cents, il n’en est pas la moitié, qui soient échauffés de ce desir au degré de chaleur propre à féconder en eux les grandes idées ; qu’on n’en comptera pas cent qui au