graduée de la profondeur de tous les esprits.
Il suit de cette idée que le court espace de la vie ne permet point à l’homme d’être profond en plusieurs genres ; qu’on a d’autant moins d’étendue d’esprit qu’on l’a plus pénétrant et plus profond, et qu’il n’est point d’esprit universel.
À l’égard de l’esprit pénétrant, j’observerai que le public n’accorde ce titre qu’aux hommes illustres qui s’occupent des sciences dans lesquelles il est plus ou moins initié ; telles sont la morale, la politique, la métaphysique, etc. S’agit-il de peinture ou de géométrie ? on n’est pénétrant qu’aux yeux des gens habiles dans cet art ou cette science. Le public, trop ignorant pour apprécier en ces divers genres la pénétration d’esprit d’un homme, juge ses ouvrages, et n’applique jamais