Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ceux-ci portent une vue rapide sur une infinité d’objets ; ceux-là, au contraire, s’attachent à peu d’objets, mais ils les creusent ; ils parcourent en profondeur l’espace que les esprits étendus parcourent en superficie. L’idée que j’attache au mot pénétrant s’accorde avec son étymologie. Le propre de cette sorte d’esprit est de percer dans un sujet : a-t-il, dans ce sujet, fouillé jusqu’à certaine profondeur ? il quitte alors le nom de pénétrant, et prend celui de profond.

L’esprit profond, ou le génie des sciences, n’est, selon M. Formey, que l’art de réduire des idées déja distinctes à d’autres idées encore plus simples et plus nettes, jusqu’à ce qu’on ait en ce genre atteint la derniere résolution possible. Qui sauroit, ajoute M. Formey, à quel point chaque homme a poussé cette analyse, auroit l’échelle