Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/225

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donc à l’art de bien dire que doit être spécialement attaché le titre de bel esprit.

D’après cette idée, on conclura peut-être que le bel esprit n’est que l’art de dire élégamment des riens. Ma réponse à cette conclusion, c’est qu’un ouvrage vuide de sens ne seroit qu’une continuité de sons harmonieux qui n’obtiendroit aucune estime[1] ; et qu’ainsi le public ne décore du titre

    joies du paradis. Il se servoit d’expressions basses et louches. La description faite, « Eh bien ! dit-il au malade, vous sentez-vous un grand desir de jouir de ces plaisirs célestes ? » — « Ah ! monsieur, répondit Malherbe, ne m’en parlez pas davantage ; votre mauvais style m’en dégoûte. »

  1. Un homme ne seroit plus maintenant cité comme homme d’esprit pour avoir fait un madrigal ou un sonnet.