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qu’un bel esprit, à qui j’ai appris à faire difficilement des vers ». Je n’adopte certainement pas le jugement de Despréaux sur Racine ; mais je crois pouvoir en conclure que c’est principalement dans la clarté, le coloris de l’expression, et dans l’art d’exposer ses idées, que consiste le bel esprit, auquel on ne donne le nom de beau que parcequ’il plaît, et doit réellement plaire, le plus généralement.

En effet, si, comme le remarque M. de Vaugelas, il est plus de juges des mots que des idées, et si les hommes sont en général moins sensibles à la justesse d’un raisonnement qu’à la beauté d’une expression[1], c’est

  1. Je rapporterai à ce sujet un mot de Malherbe. Il étoit au lit de la mort. Son confesseur, pour lui inspirer plus de ferveur et de résignation, lui décrivoit les