Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/253

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lui répondroit-on, si tu ne consultois que l’intérêt public, tes déclamations seroient moins vives ; tu sentirois que ces plagiaires, sans doute moins estimables que les gens de génie, sont cependant très utiles au public ; qu’un bon ouvrage, pour être généralement

    sophe anglais. C’est l’envie seule qui nous fait trouver dans les anciens toutes les découvertes modernes. Une phrase vuide de sens, ou du moins inintelligible avant ces découvertes, suffit pour faire crier au plagiat. On ne se dit pas qu’appercevoir dans un ouvrage un principe que personne n’y avoit encore apperçu c’est proprement faire une découverte ; que cette découverte suppose du moins dans celui qui l’a faite un grand nombre d’observations qui menoient à ce principe ; et qu’enfin celui qui rassemble un grand nombre d’idées sous le même point de vue est un homme de génie et un inventeur.