Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/257

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sa médiocrité ; elle est à cet égard très bien conseillée par son amour-propre, qui, pour le moment, nous fait presque toujours tirer le meilleur parti de notre sottise.

Je n’ajouterai qu’un mot à ce que j’ai déjà dit de l’esprit du siecle, c’est qu’il est facile de se le représenter sous une image sensible. Qu’on charge pour cet effet un peintre habile de faire, par exemple, les portraits allégoriques de l’esprit de quelques-uns des siecles de la Grece, et de l’esprit actuel de notre nation. Dans le premier tableau, ne sera-t-il pas forcé de représenter l’esprit sous la figure d’un homme, qui, l’œil fixe, l’ame absorbée dans de profondes méditations, reste dans quelques-unes des attitudes qu’on donne aux muses ? Dans le second tableau ne sera-t-il pas nécessité à peindre l’esprit sous