Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/29

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pour s’assurer de la vérité d’une opinion si flatteuse, examinons si les septentrionaux sont réellement plus courageux et plus forts que les peuples du midi. Pour cet effet sachons d’abord ce que c’est que le courage, et remontons jusqu’aux principes qui peuvent jeter du jour sur une des questions les plus importantes de la morale et de la politique.

Le courage n’est dans les animaux que l’effet de leurs besoins : ces besoins sont-ils satisfaits ? ils deviennent lâches. Le lion affamé attaque l’homme ; le lion rassasié le fuit. La faim de l’animal une fois appaisée, l’amour de tout être pour sa conservation l’éloigne de tout danger. Le courage dans les animaux est donc un effet de leur besoin. Si nous donnons le nom de timides aux animaux pâturants, c’est qu’ils ne sont pas forcés de combattre pour