Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/51

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conséquence adopter qu’une religion sensuelle.

Leurs conjectures sont démenties par l’expérience et l’histoire : on sait que l’Asie a nourri des nations très belliqueuses ; que l’amour n’amollit point le courage[1] ; que les nations les plus sensibles à ses plaisirs ont,

  1. Les Gaulois, dit Tacite, aimoient les femmes, avoient pour elles la plus grande vénération ; ils leur croyoient quelque chose de divin, les admettoient dans leurs conseils, et délibéroient avec elles sur les affaires d’état. Les Germains en usoient de même avec les leurs : les décisions des femmes passoient chez eux pour des oracles. Sous Vespasien, une Velleda, avant elle une Aurinia, et plusieurs autres, s’étoient attiré la même vénération. C’est enfin, dit Tacite, à la société des femmes que les Germains doivent leur courage dans les combats, et leur sagesse dans les conseils.